Si les collectes de déchets pédestres et le nettoyage mécanique permettent de lutter contre la pollution plastique de nos littoraux, ils peuvent néanmoins avoir des impacts négatifs sur la biodiversité des plages. Le Gravelot à collier interrompu voit ainsi ses œufs écrasés par des rassemblements trop importants dans ses zones de nidification de mars à fin août, période pendant laquelle il se reproduit. Les écosystèmes dunaires sont également un milieu fragile auxquels une attention particulière doit être portée toute l’année.
A travers le guide du nettoyage raisonné des plages, le projet LIFE SeaBiL propose un outil facilitant l’organisation de collectes de déchets respectueuses de la biodiversité.
Le gravelot à collier interrompu (GCI) est un limicole se reproduisant et nichant sur le littoral de mi mars à fin août. Ses œufs, blanc crème et mouchetés, sont posés à même le sable et se confondent avec l’environnement. On retrouve souvent ses nids en haut de plage, entre la laisse de mer et la dune. En raison de leurs couleurs, les œufs sont très difficiles à distinguer et peuvent facilement être écrasés, particulièrement en cas de rassemblement sur la plage.
Les zones à enjeu GCI :
A l’échelle du parc naturel marin de l’estuaire de la gironde et de la mer des pertuis, nous vous invitons à consulter directement les données de suivi du parc impliquant de nombreux acteurs, notamment le Conservatoire du littoral, l’Office français de la biodiversité, l’Office national des forêts, la LPO, Rivages de France et de nombreuses autres associations. Les données y sont interprétées dans le cadre du programme « On marche sur des oeufs » en zones de chaleur, représentation plus pertinente qu’un système de points précis car plus protectrice. Les personnes intéressées peuvent se retourner vers les acteurs locaux pour avoir plus d’information sur ces zones à enjeux.
A l’échelle du Parc naturel de Cabo de Gata, la carte se base sur les données de suivi de la région Andalousie, qui décompte les couples et nids chaque année.
En Espagne, la majorité des écosystèmes dunaires ont subi une grave détérioration dans les années 1990 et 2000 en raison de l’urbanisation du littoral et du tourisme de masse. Dans ce contexte, sur la côte nord, il est très important de préserver ces écosystèmes fragiles de la forte érosion qu’ils subissent. Les dunes sont un rempart contre la montée des eaux, elles nous protègent des tempêtes et des grandes marées, elles abritent plusieurs espèces animales et des plantes endémiques.
Elles sont protégées à différents niveaux : parc naturel, ZEPA, LIC, réserve de biosphère…. Dans la réserve d’Urdaibai et le parc naturel des marais de Santoña, qui n’abritent pas de gravelots à collier interrompu, la SEO cherche à conserver les écosystèmes dunaires à Noja et Santoña.
Au Portugal, les informations ont été rassemblées à partir du recensement national GCI de 2021 (Rocha A & Encarnação V (2022) Censo Nacional do Borrelho-de-coleira-interrompida, 2021. In : Alonso H, Andrade J, Teodósio J, Lopes A (coord.) (2022) O estado das aves em Portugal, 2022. 2ème édition. Société portugaise pour l’étude des oiseaux, Lisbonne).
Ces zones doivent être évitées pour les événements de collectes de déchets durant la période de nidification.