Le parc naturel de Cabo de Gata-Níjar (Almería) a accueilli un atelier sur les oiseaux marins dans le cadre du projet LIFE SeaBiL. SEO/BirdLife a présenté les résultats de la nouvelle application ICAO pour enregistrer la mortalité des oiseaux marins sur les côtes de France, d’Espagne et du Portugal.
Coordonné par la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux), le projet LIFE SeaBiL (Saving Seabirds from marine Litter) a pour objectif d’améliorer les connaissances, de sensibiliser le public et d’évaluer l’impact des déchets marins, en particulier des plastiques, sur les populations d’oiseaux pélagiques et côtiers, un groupe d’avifaune qui, en raison de ses habitudes et de son inaccessibilité, ne fait pas toujours l’objet de l’attention requise. Des partenaires français, espagnols et portugais travaillent dans différentes parties de l’Atlantique avec le même objectif commun.
Le projet SeaBiL a programmé plusieurs ateliers et séminaires. Le premier d’entre eux s’est tenu l’année dernière dans la réserve de biosphère d’Urdaibai. Cette fois-ci, c’est dans le parc naturel de Cabo de Gata-Níjar que des experts du Portugal, d’Espagne et de France se sont réunis pour le séminaire « Présentation des outils de suivi des oiseaux marins ». Le programme s’est concentré sur la présentation des premiers résultats d’ICAO qui est promue dans les trois pays pour le suivi des oiseaux marins.
Paulo Lago, technicien du programme marin de SEO/BirdLife et responsable de l’application ICAO explique que » Il y a déjà plus de 600 utilisateurs de l’application depuis son lancement qui ont fourni plus de 1 500 enregistrements le long de la côte espagnole, ce qui augmente avec l’ajout d’utilisateurs français et portugais « .
« Dans un monde où notre faune et notre flore sont de plus en plus menacées, l’importance de ces actions réside dans la nécessité d’avoir le plus d’informations possibles sur l’état de leurs populations et de connaître les menaces qui pèsent sur elles.Ainsi, grâce à un large réseau de collaborateurs, il a été possible de traduire en chiffres une partie de l’échouage massif d’oiseaux marins sur nos côtes, qui s’est produit en janvier et février 2023. Le phénomène a eu lieu sur les côtes atlantiques, avec par exemple 901 spécimens échoués sur les plages de Cantabrie, 885 dans les îles Canaries et plus de 2 000 individus dans tout le Portugal, comme le souligne Ludovico de Vega, technicien SEO/BirdLife dans le projet.
Un travail en réseau pour la protection des oiseaux marins
Au cours de la conférence, qui s’est tenue le mercredi 4 octobre, les résultats du travail effectué par plusieurs collaborateurs du projet sur les côtes espagnoles et portugaises ont également été présentés. Il réunissait des associations de collecte de déchets marins sur le littoral (Mar a Deriva au Portugal), des centres de soins (CREAs d’Andalousie), des gestionnsaires d’Aires Marines Protégées (Tragsatec-MITERD), ainsi que des travaux menés par l’Université de Cadix dans le Parc Naturel de Cabo de Gata-Nijar et sur le reste de la côte andalouse, visant à comprendre les causes de la mortalité des oiseaux par le biais de nécropsies. L’Université de Cadix a également mis en place un programme de surveillance et de suivi du gravelot à collier interrompu, un travail dirigé par les chercheuses Marga Lopez Rivas et Mónica Expósito.